Monsieur le Président,

Mesdames les conseillères communales,

Messieurs les conseillers communaux,

Monsieur le Président,

Mesdames les conseillères communales,

Messieurs les conseillers communaux,

L’annulation du PGA en avril 2020 par le tribunal fédéral a eu et a toujours des conséquences absolument désastreuses pour notre commune, et c’est n’est pas fini.

Voici une étendue, de l’ampleur des dégâts, et ces chiffres ne sortent pas du chapeau mais m’ont été confirmé récemment par plusieurs professionnels du monde de la construction de la région :

  • Une baisse de chiffres d’affaires qui se compte en millions voire en dizaines de millions chez les bureaux d’architectes et d’ingénieurs de par chez nous
  • Une baisse de chiffre d’affaires qui se comptent en dizaines de millions voire en centaines millions chez les artisans et entreprises de construction de la région
  • Des licenciements qui se comptent en dizaine.
  • Des nouvelles places de travail et des nouvelles places d’apprentissage qui ne peuvent être crées
  • Des forces de travail qui se désintéressent de venir travailler à Montreux
  • Des pertes fiscales évidentes
  • Des faillites d’entreprises effectives ou en passe de l’être
  • Des investisseurs qui abandonnent purement et simplement les projets montreusiens ou bien l’idée d’y investir et vont voir ailleurs
  • Des loyers qui ne rentrent plus ou pas chez les propriétaires
  • Des familles qui voient le projet immobilier de toute une vie qui passera peut-être à la trappe
  • Une pénurie de logement particulièrement prononcée sur notre commune, induisant des hausses des loyers et la désertion de notre jeunesse montreusienne qui ne peut ni trouver ou ni se payer le luxe d’habiter ici pour leur premier appart.
  • Un dégât d’image énorme pour notre commune

Et cette liste est très certainement non exhaustive. Il y a toujours une réelle urgence à avoir un PACom le plus rapidement sous toit. On imagine bien que la Municipalité a toujours été consciente de tout cela, mais pour être honnête, et je sais que le sentiment est partagé par d’autres conseillères et conseillers, j’ai parfois l’impression que les gens, ici ou ailleurs, ne se rendent pas bien compte de l’ampleur des dégâts et que tout n’a pas toujours été fait pour avancer le plus vite possible de la part des divers acteurs concernés.

Le postulat Filipone de 2020 demandait l’élaboration d’un PACom en deux ans. En février 2022, la Municipalité nous promettait ce PACom pour 2024. Aujourd’hui, on apprend que le PACom sera pour 2027. Un nouveau retard digne des plus grands projets ferroviaires de romandie. Le retard déjà accumulé n’est plus rattrapable, et il sera sans doute difficile de réussir à gagner du temps pour la suite, mais il faut surtout absolument ne plus en perdre ni à l’interne, ni lors des échanges à venir avec le canton et l’agglomération. On compte donc sur la Municipalité pour être un acteur et non un réacteur dans l’avancement du PACom de notre commune.

Lors de la communication du 1er mars 2023, on lit que c’était visiblement ordre, contre-ordre et finalement désordre de la part du canton, en particulier entre ce qui a été dit lors le 14 septembre 2022 et le retour écrit daté du 24 janvier 2023, quatre mois après.  Le revirement cantonal est important et on ne sait plus trop sur quel pied danser.

Voici encore quelques réflexions supplémentaires.

Tout d’abord concernant le rôle de l’agglomération. L’agglomération n’est pas un organe décisionnel, les conventions signées liant les communes tiennent plus du gentleman’s agreement que d’un accord instaurant formellement un nouvel échelon institutionnel. Le message concernant la LATC rappelle d’ailleurs bien que le niveau institutionnel de l’agglomération n’existe pas. Idem pour la CORAT, qui est un organe uniquement consultatif. D’ailleurs sur le site internet de l’agglo RiveLac, on lit bien que « l’agglo RiveLac favorise la bonne entente et la collaboration intercommunale et intercantonale dans la planification et la mise en œuvre de projets d’aménagement du territoire ». Ceci un point à garder dans un coin de la tête lors des discussions avec l’agglo, en particulier concernant la zone à bâtir.  

Concernant l’urgence d’avoir un PACom sous toit à Montreux, rappelons encore que Montreux est l’une des seules, si ce n’est la seule commune n’ayant aucun plan général d’affectation conforme à la LAT, alors que les autres communes vaudoises peuvent construire sur la base de leurs plans désuet mais conformes à la LAT, à Montreux nous ne pouvons pas. Cette situation est, comme le dit le tribunal fédéral, aussi extraordinaire qu’incompréhensible et il y a urgence à y remédier, d’autant plus que Montreux fait partie de la moitié des communes vaudoise en état de surdimensionnement. En outre, Montreux étant la 3ème commune la plus peuplée du canton, la capacité d’accueil pour les 15 prochaines années y est importante et rappelons que le canton prévoit 1 millions de vaudoises et de vaudois à l’horizon 2050. Last but not least, l’absence de PACom plombe l’économie et le développement de toute une région. Dans une naïveté qui frise l’insolence, j’espère que le canton est sensible à ces arguments et qu’il considèrera dans le futur aussi que le PACom de Montreux n’est pas juste un dossier parmi 300 autres et qu’une certaine priorité devrait y être donnée. Si nécessaire, peut-être que nos députés ici présents, notre Syndic en tête, pourraient -ils tenter de plaider la cause montreusienne au Grand Conseil ?

Du côté des responsabilités municipales, l’avis préliminaire joint en annexe au préavis 08/2023 a le mérite de bien clarifier les attentes de la part du canton et de mettre en évidence ce que doit faire par la Municipalité avant la première séance de coordination.

Tout cela amène à poser les questions suivantes pour tenter de savoir un peu mieux où l’on va avec ce PACom :

  • Le rapport DOLCI indique que les stratégies de redimensionnement de la zone à bâtir se sont basées uniquement sur les directives cantonales.

Quand est-ce que la Municipalité pourra-t-elle communiquer au conseil communal ses propres intentions concernant la future zone à bâtir, c’est-à-dire sa première vision du nombre d’habitants-emplois au centre et hors centre et donc du dézonage qui en résultera ?

  • Si la Municipalité souhaite encore adapter la limite du périmètre compact d’agglomération tel que défini actuellement, quel temps supplémentaire cela prendre-t-il par rapport à la limite du périmètre compact telle que définie aujourd’hui ?
  • Est-ce que la Municipalité a réagi à cet accord préliminaire du 24 janvier 2023, qui semble sur certains points largement plus défavorable à notre commune que ce qui avait été discuté le 14 septembre 2022 ?
  • Est-ce que la Municipalité sait pourquoi le canton a changé de position entre les discussions du14 septembre 2022 et le retour écrit du 24 janvier 2023 ?
  • Est-ce que la Municipalité partage l’avis que l’agglomération est une entité consultative et non décisionnelle, qui ne peut donc pas imposer de manière unilatérale et contraignante un chiffre déterminé de zone à bâtir pour notre commune ?

Je remercie la Municipalité pour les réponses qu’elle voudra bien apporter, si possible par écrit.

Olivier Müller, Conseiller communal PLR

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