Monsieur le Président, Monsieur le Syndic, Mesdames et Messieurs les Conseillères et Conseillers municipaux, Chères et Chers collègues,

Vous le savez mieux que moi, ce sujet n’est pas une nouveauté ou un scoop dans le langage médiatique. La réflexion qui a guidé notre plénum et l’exécutif de notre commune en matière de surfaces pour nos collaborateurs des services administratifs ne date pas d’aujourd’hui.

Je me permets de relire, en préambule, un court passage du rapport-préavis n°14/2012 traitant de l’octroi d’un crédit d’investissement du patrimoine administratif d’un montant de 3,4 mios au maximum, afin de permettre la conservation de plusieurs bâtiments communaux ainsi qu’une nouvelle répartition des services communaux dans les différents bâtiments administratifs existants et en réponse au postulat de M. Olivier Mark demandant, je cite, une « étude en vue de démarrer l’élaboration d’un nouveau projet d’hôtel de ville » :

Un premier projet d’hôtel de ville a vu le jour à la fin des années huitante, puis a été abandonné juste après en raison des difficultés économiques majeures survenues brutalement au début des années nonante. Le sort du second projet a quant à lui été rappelé plus avant. Les surfaces mises à disposition de l’administration communale, de ses services et de ses usagers ont ainsi été adaptées au coup par coup depuis près d’un demi-siècle. Cette manière de répondre à l’évolution des besoins a permis, et permet toujours tant bien que mal, de patienter dans l’attente de la construction d’un Hôtel de Ville ou d’un bâtiment administratif. Aujourd’hui, cette méthode persiste encore, mais force est d’admettre qu’elle a atteint ses limites ; il s’agit néanmoins de la poursuivre, en vue d’un regroupement ultérieur de l’ensemble des services administratifs.

Je ne reviendrai pas plus en détails sur les nombreuses tentatives de trouver des solutions avec notamment le refus par référendum du projet d’Hôtel de ville sur le site d’Etraz en 2005.

Force est de constater, vous en conviendrez, que notre commune peine à entreprendre ce dossier de manière proactive et surtout de relancer cette réflexion essentielle sur la localisation des locaux de notre administration. Il a maintes fois été fait allusion au bénéfice du regroupement de notre administration ou, tout au moins, d’une partie de celle-ci. Plus d’un demi-siècle après les premières discussions, notre patrimoine immobilier administratif reste morcelé et dénué de véritable cohérence. Pire, il n’est pas digne de la réputation de Montreux. Ma demande ne fait le procès de quiconque mais s’inscrit dans une volonté de clarté afin de nous projeter dans l’avenir avec ambition mais aussi réalisme. Nous devons absolument nous doter d’une vision transparente et réfléchie pour le développement de nos locaux administratifs communaux.

Nos collaborateurs méritent des locaux plus fonctionnels et nos administrés des lieux d’accueil et de service dignes d’une commune comme la nôtre.

Je déplore aujourd’hui cette situation mais elle doit nous inciter à regarder en avant tout en tenant compte de nos moyens et des opportunités.

Durant cette présente législature, nous pouvons entendre ici ou là, au gré de certaines séances de commissions, des intentions et des idées de notre exécutif ou de la part de conseillers communaux. Certes, le blocage du PGA et le projet initialement imaginé sur la parcelle Held n’offrent pas de garanties à court terme. Qu’à cela ne tienne, nous ne pouvons pas simplement attendre des temps meilleurs. Nous avons besoin d’une vision claire et cohérente sur les lieux de travail de notre personnel administratif qui porte une réflexion globale sur les bâtiments communaux actuels et les potentiels immobiliers actuels et futurs.

Les perspectives de réaffectation des locaux de l’ancien Hôpital ou de sa parcelle, ont également ranimés un discours sur le sujet. Plus récemment, nous pouvons entendre que les locaux du bâtiment Cité-Centre à la Grand-Rue, à vendre actuellement, représenteraient une opportunité à plus grande échelle pour notre future administration, au-delà de l’unique déménagement de notre service des travaux proposé dans le préavis du jour sur l’octroi d’un crédit d’investissement pour l’extension du Collège de Montreux-Est.

Tous ces arguments m’amènent à demander à notre exécutif de se doter d’une réelle planification temporelle, qui fasse état de la faisabilité de différents scénarii, afin d’orienter les futurs travaux de notre conseil en lien avec notre patrimoine immobilier, notre urbanisme et notre aménagement du territoire communal. Cette planification ne doit pas être figée par la volonté absolue de regrouper tous nos services administratifs. D’autres solutions compte tenu du bâti existant doivent être étudiées également.

Il s’agit d’une vision à comprendre comme un plan d’intention. Cet outil de pilotage doit nous permettre de valoriser nos actifs immobiliers et d’adapter nos investissements en fonction des ressources communales voire de prioriser certains projets par des critères de durabilité et particulièrement économes. Il nourrira en outre notre réflexion afin d’adapter le développement et le rôle de nos services communaux. Il contribuera à repenser progressivement nos centres urbains et la création de lieux d’accueil communautaires et intergénérationnels manquant notamment à Montreux-Centre. Il renforcera la nécessité d’atteindre la meilleure efficacité énergétique pour nos bâtiments communaux. Pour toutes ces raisons, je vous invite à soutenir ma motion.

En cette veille de nouvelle législature, j’enjoins donc la Municipalité à faire de cet objet une priorité dans son programme. Dans ce sens, je demande à la Municipalité de :

  • Élaborer une vision claire pour le développement des locaux administratifs communaux
  • Réaliser une planification temporelle des scénarii possibles pour la localisation et le regroupement cohérent de services communaux
  • Présenter un rapport synthétique comportant les objectifs poursuivis par la Municipalité pour la durée de la législature et pour la suivante à dix ans.

Conformément à l’art. 104 al. 2, de notre Règlement, je vous propose, chères et chers collègues, de renvoyer la proposition à l’examen d’une commission chargée de préaviser sur la prise en considération puis le renvoi à la Municipalité.

Je vous remercie pour votre attention.

Cédric Blanc, Conseiller communal PLR

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