
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Nous partageons tous la volonté de briser les tabous liés aux menstruations douloureuses et invalidantes et à la ménopause. Mais un congé spécifique n’est pas la bonne réponse.
Pourquoi ?
- Parce qu’il introduirait une inégalité de traitement entre les collaboratrices et les collaborateurs, alors que nous devons viser l’équité pour toutes et tous.
- Parce qu’il risquerait de stigmatiser les personnes menstruées ou ménopausées, en les désignant comme « moins disponibles » sur le marché du travail.
- Parce qu’il serait en contradiction avec les règles sur la protection des données, qui interdisent de catégoriser les absences selon leur origine médicale.
Nous disposons déjà d’outils adaptés : flexibilité, télétravail, congés maladie sans certificat jusqu’à trois jours, et surtout un accompagnement personnalisé dans le cadre du projet BEST, tel qu’expliqué en commission. Ce sont ces solutions humaines et inclusives qui permettent de répondre aux besoins réels, sans créer une catégorie d’absences qui fragiliserait l’égalité pour laquelle tant de femmes se sont battues.
En 1949, Simone de Beauvoir écrivait : « On ne naît pas femme : on le devient. ». Elle nous rappelait ainsi que l’égalité se construit par nos choix collectifs et qu’elle ne doit pas être affaiblie par des mesures qui, sous prétexte de protéger, risquent de stigmatiser.
Un congé spécifique pour les menstruations ou la ménopause ne renforcerait pas l’égalité : il isolerait, il distinguerait, il risquerait d’enfermer les personnes menstruées ou ménopausées dans une catégorie à part. Loin d’un progrès, ce serait un pas, dix pas, mille pas en arrière.
L’égalité se bâtit par la confiance, la flexibilité, le dialogue et l’accès aux soins, pas par des congés différenciés. Refuser cette motion, c’est affirmer une égalité pleine et entière, sans exception ni étiquette.
Dire non à cette motion, ce n’est pas nier la souffrance des personnes concernées. C’est choisir la voie de l’équité, de la discrétion et du respect de la santé de toutes et de tous.
Je vous invite donc à refuser cette motion.
Angelo Giuliano,
Conseiller communal PLR