
Postulat
« 30 km/h de nuit : combien de décibels en moins ? »
Depuis mars 2025, le 30 km/h de nuit a été instauré à Montreux. Il y a un bruit qui court que passablement de monde, y compris des habitants de droite, sont très satisfaits du 30 km/h de nuit, par exemple à Clarens sur l’Av. Gambetta. Il y a aussi un bruit de couloir, y compris d’automobilistes de gauche, que par exemple le long de l’Av. de Chillon à Territet, l’on ronge son frein de ne pas pouvoir appuyer un peu plus sur l’accélérateur.
Alors, concrètement, qu’est-ce que le 30 km/h de nuit a changé au niveau sonore pour la qualité de vie des montreusiennes et montreusiens ?
Voici un bref historique du 30 km/h de nuit. Des tronçons tests à Lausanne avaient été menés entre 2017 et 2019 et avaient montré une réduction significative du niveau sonore de l’ordre de 1.9 dB à 2.7 dB sur les avenues Vinet et Beaulieu. Sur cette base, le 30 km/h de nuit avait été instauré partout à Lausanne en septembre 2021. Ce fût la première commune en Suisse. Le 8 février 2022, trois mois après, la ville de Lausanne tirait un 1er bilan positif du 30 km/h de nuit, en relevant toutefois dans son communiqué de presse qu’il n’existait pas de données récentes quant à l’effet réel de cette généralisation sur la diminution du bruit. Et depuis 2022, c’est plutôt le silence radio quant aux effets concrets du 30 km/h de nuit en termes de réduction du niveau sonore la nuit.
A ce jour, très peu de communes ont instaurés le 30 km/h de nuit. Après Lausanne en 2021, Vevey a suivi en 2022. Enfin Montreux en mars 2025 et La-Tour-de-Peilz en avril 2025 se sont également mis à ce même diapason.
A Montreux, selon le rapport 2023 de B+C ingénieurs SA, le gain évalué avait été estimé à 1 dB(A). En simplifiant à l’extrême, 1 dB de différence, c’est peu, 2-3 dB c’est pas mal et dès 4-5 dB, c’est déjà très significatif.
Alors, qu’en est-il réellement de nuit sur notre commune depuis mars 2025 ?
Lorsque l’on prend une mesure comme le 30 km/h de nuit pour réduire le bruit, la rigueur scientifique de l’ensemble de la démarche implique que l’on devrait en toute logique faire des mesures de bruit « avant », on les a, et des mesures de bruit « après », on ne les a pas. Cette comparaison permettrait de connaître l’efficacité de la mesure et est d’un intérêt public et scientifique indéniable.
Le présent postulat demande donc à la Municipalité de réaliser de nouvelles mesures de bruit afin d’apprécier le niveau sonore et sa réduction à divers endroits de la commune, en comparant aux mesures du rapport B+C de 2023. M’étant renseigné auprès d’un bureau spécialisé, une campagne de mesures de bruit devrait s’avérer raisonnable financièrement.
J’espère que vous l’admettrez, il ne s’agit pour une fois pas d’une proposition politique, mais bien d’une proposition à caractère avant tout scientifique et c’est pourquoi je suggère une prise en considération immédiate du postulat par ce conseil et son renvoi à la Municipalité.
Olivier Müller
Conseiller communal