Pour les habitants des Hauts de notre Commune qui doivent emprunter la ligne du MOB le matin afin de se rendre au travail sur l’Arc lémanique, la vie n’est pas de tout repos. Certaines correspondances-clé ne sont régulièrement pas assurées à Montreux en direction de Lausanne, là où se rendent la plupart des pendulaires.
Concrètement, deux trains assurent la desserte de cette ligne chaque heure. Depuis Fontanivent, notons qu’il n’existe pas d’alternative. Un train sur deux s’arrête sur demande à différentes haltes, tel le numéro 2305 au matin, qui est particulièrement bondé. Ces arrêts successifs peuvent compromettre la ponctualité et il n’est prévu que 3 minutes à Montreux pour traverser la gare et prendre le train pour Lausanne, si tout se passe comme planifié.
Fréquemment, les choses ne se passent toutefois pas comme prévu. Des travaux, un cumul d’arrêts ou une météo défavorable… vous avez alors raté votre correspondance, alors que le délai pour que les statistiques enregistrent formellement un retard chez les professionnels du rail est précisément de 3 minutes ! Ces inconvénients majeurs pour les usagers passent donc sous les radars des critères de qualité, et rien n’est entrepris pour améliorer une situation théoriquement sous contrôle.
Plus clairement, bien que 95% des trains matinaux arrivent statistiquement à l’heure à Montreux, nos concitoyens des Hauts courent quotidiennement, au sens propre du terme, pour attraper leur train à Montreux, ou plus souvent pour constater qu’ils l’ont raté.
Le MOB s’est assigné comme mission de « ne pas se limiter à déplacer des personnes, mais à leur procurer des émotions sur toute la ligne ». Pour les pendulaires, c’est réussi.
Ce qui peut paraître comme une plaisanterie constitue peut-être un biais stratégique de la compagnie : a-t-on vraiment pondéré correctement les intérêts quotidiens des habitants de la région face à l’offre touristique ? Actuellement, il semble que le superbe Golden Pass Express, qui circule en principe sans arrêt jusqu’à Interlaken grâce à une conception révolutionnaire, soit durablement arrêté à Zweisimmen pour des défauts techniques structurels. Les touristes doivent à nouveau y changer de train, comme par le passé et malgré les millions investis. Ne serait-ce pas judicieux que la compagnie, qui est à 85% en mains publiques, revoie maintenant ses objectifs stratégiques et opérationnels en faveur de la population ?
Aujourd’hui, je limite toutefois cette interpellation à une seule et simple question : est-ce que la Municipalité peut intervenir auprès des organes compétents du MOB, pour que la Compagnie offre dans les futurs horaires des temps de correspondance suffisants le matin et aux heures de pointe, afin que nos concitoyens des Hauts puissent se rendre à leur travail ou à leurs études en toute quiétude ?
Je remercie d’avance la Municipalité pour sa réponse !
Olivier Mark, conseiller communal PLR
