Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, chers Collègues,
Le groupe PLR refusera le préavis proposé pour plusieurs raisons :
Premièrement, le timing est plus que critiquable : alors que l’ordonnance sur la protection contre le bruit date de 1986 (il y a donc 38 ans), l’étude sur l’assainissement du bruit routier à Montreux a été établie sur la base du PGA de 1972 (qui fête cette année ses 52 ans, à l’instar de votre serviteur).
Le préavis mentionne à cet égard que, je cite « les délais pour qu’un nouveau cadre règlementaire rentre en force ont été estimés à plusieurs années » (fin de la citation), et que donc il était convenable de se baser sur le vénérable PGA de 1972.
On pourrait considérer, non sans ironie, que la Municipalité fait preuve de plus de célérité quant à l’aboutissement d’études prévoyant d’instaurer des mesures restrictives contre les usagers des routes qu’à l’achèvement d’un plan d’affectation communal visant à déterminer les droits à bâtir pour l’ensemble de la population.
Par ailleurs, plusieurs projets de zones à 30 km/h permanentes sont en cours d’étude sur certains tronçons ou quartier de notre commune ; ne serait-il pas plus logique d’attendre leur concrétisation avant d’instaurer cette mesure uniquement de nuit sur de larges portions ?
Pour le reste, certaines initiatives au niveau cantonal et fédéral sont en cours d’étude sur la question des zones 30 km/h ; les deux chambres de notre législatif national ont récemment accepté une motion visant à garantir la limitation générale de 50km/h sur les routes à orientation trafic à l’intérieur des localités, tout en conservant la possibilité de prévoir la limitation à 30 km/h au sein de certains secteurs résidentiels ; le risque existe donc bel et bien qu’il faille dans quelques temps revenir en arrière, avec comme conséquence la perte des 303’000 francs prévus dans ce préavis ; avec tout le respect dû aux personnes qui souffrent des nuisances sonores, ça fait tout de même cher le décibel.
Enfin, je rappelle également les conséquences induites par une telle mesure pour les usagers : selon la Loi sur la circulation routière, on pourra être considéré comme un chauffard à 22h01, avec peine privative de liberté à la clé, alors qu’à 21h59 la faute sera considérée comme légère et punie d’une simple contravention. Sans oublier les véhicules d’urgence, pour lesquels chaque minute compte. A notre avis, des modifications à la LCR intégrant ce nouveau concept de limitation nocturne à 30 km/h semblent nécessaires pour rendre cette mesure acceptable par une très grande partie de la population.
En conclusion, je vous invite, M. le Président, Mesdames et Messieurs, à refuser les conclusions de ce préavis.
Angelo Giuliano, conseiller communal PLR